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Grossesse et pollution : ces perturbateurs endocriniens qui nous stérilisent !

Dans les cas d’infertilité, les perturbateurs endocriniens sont de plus en plus pointés du doigts, et pour cause. Ces molécules agissent directement sur le système hormonal de l’organisme et peuvent engendrer, du fait de leur "bio accumulation", divers dysfonctionnements : d’une insuffisance ovarienne à une mauvaise spermatogenèse, en passant par le diabète et le cancer. Les conséquences touchent également le fœtus et peuvent se transmettre sur plusieurs générations. En période de préconception comme pendant la grossesse, les perturbateurs endocriniens et autres facteurs polluants sont donc à éviter. Comment faire ? Où se cachent-ils ? Alimentation, environnement, ondes électromagnétiques, voici les recommandations du Guide de l’Infertilité pour préserver votre santé et mettre toutes les chances de votre côté pour tomber enceinte !

Fertilité, perturbateur endocrinien et grossesse

Qu’est-ce qu’un « P.E. » ? : définition

Également appelés « P.E. », les perturbateurs endocriniens sont des substances chimiques présentes dans l’environnement qui, si elles rentrent en contact avec notre organisme, interfèrent avec notre fonctionnement hormonal par 3 mécanismes :

  • effet stimulateur en mimant l’effet hormonal : le plus fréquent est l’effet estrogène responsable d’infertilité et de cancers hormonodépendants
  • effet inhibiteur : anti androgénique par exemple comme certains pesticides en bloquant le récepteur à l’hormone
  • effet dysrégulateur dans les retro-contrôles comme sur la thyroïde

Le programme REACH et le CIRC (centre international recherche sur le cancer) est chargé de répertorier et de classer les 150 000 molécules chimiques selon leur dangerosité en CMR : Cancérigène, Mutagène et Reprotoxique. Cet étiquetage est obligatoire, il est donc impératif de bien savoir lire les étiquettes.

La commission européenne souhaite réglementer les perturbateurs endocriniens mais un accord est difficile à trouver vu les enjeux et les lobbies industriels. Cependant, le 17 Février 2017 cette commission européenne vient de reconnaître 4 Phtalates comme molécules préoccupantes et représentant des P.E. chez l’homme. Ces 4 Phtalates rejoignent les 168 molécules déjà classées comme hautement préoccupantes pour la santé humaine.

Quels sont les principaux P.E. ?

Fortement déconseillés pour qui souhaite tomber enceinte, les perturbateurs endocriniens sont des molécules chimiques qui ont une parenté de structure avec les hormones et modifient l’activité hormonale en particulier celle des stéroïdes : estrogènes, androgènes… Cette liste des perturbateurs endocriniens n’est pas exhaustive. Elle regroupe les principaux les perturbateurs endocriniens à éviter, notamment pour la femme enceinte ou en désir de grossesse :

  • pesticides : engrais et désherbants à fort pouvoir cumulatif.
  • insecticides
  • dioxines
  • plastiques dont le Bisphénol A et les Phtalates
  • PCB
  • parabens, phénoxyéthanol, Ether de glycol dans la cosmétique
  • métaux lourds comme cadmium et le mercure dans les poissons
  • vapeurs de vernis, peinture, hydrocarbures, spay d’intérieur, bougies ….

Pourquoi les perturbateurs endocriniens sont dangereux pour la fertilité et la grossesse ?

Outre leur effet cancérigène, mutagène et reprotoxiques, les perturbateurs endocriniens s’infiltrent dans l’organisme et s’accumulent : c’est la bio accumulation. Cette bio accumulation maintient un effet permanent et chronique sur l’organisme.

Relation dose-effet et effet cocktail

Les P.E. ont un effet dès les faibles doses et l’association de plusieurs perturbateurs endocriniens ensemble potentialise leur effet : c’est l’effet synergique ou cocktail. Les autorités sous estiment cet effet cocktail et la valeur seuil des doses toxiques est très certainement sous évaluée.

Durée d’exposition

La durée d’exposition à de faibles doses serait plus toxique qu’une exposition plus forte mais isolée. La durée d’exposition est donc un paramètre important du fait de la bio accumulation et de l’effet cumulatif des faibles doses sur la santé. Or tous ces perturbateurs endocriniens sont présents en permanence dans notre environnement, notre exposition est donc aussi permanente et impacte progressivement notre santé et notre fertilité. Les perturbateurs endocriniens altèrent alors les chances de tomber enceinte.

Période de vulnérabilité

Une autre particularité des P.E. réside dans la période d’exposition : plus l’exposition est précoce et plus elle est dangereuse. C’est ce que l’on appelle la période de vulnérabilité. Elle est maximale pendant la vie intra utérine (la grossesse) et la petite enfance. Être enceinte implique donc une responsabilité de protéger son fœtus de ces polluants qui pourraient entrainer de nombreuses pathologies ensuite à l’âge adulte. C’est ce que l’on appelle l’épigénétique : l’expression des gènes du fœtus est modifiée par l’exposition à certains perturbateurs endocriniens pendant la grossesse et peut générer plus tard les infertilités, des cancers , des maladies auto immunes et des troubles du développement psychomoteur.


Perturbateurs endocriniens, fertilité, grossesse : pendant la grossesse par principe de précaution, des recommandations seront à respecter et commencent à être diffusées dans les maternités et les centres de PMA.

Comment les PE nous contaminent ?

Les perturbateurs endocriniens sont partout ! On note 3 voies principales de contamination :

Voie orale ou alimentaire

  • pesticides sur les légumes et les fruits en particulier les fraises, les pêches,
  • PCB et métaux lourds (plomb, mercure) dans les poissons,
  • additifs alimentaires, conservateurs dans les produits issus de l’industrie agroalimentaire comme les plats cuisinés, les colorants des bonbons,
  • BPA et Phtalates dans les emballages plastiques et les canettes,
  • dioxines dans la viande, les œufs et le lait.

Voie cutanée par la cosmétique et les vêtements

  • Parabens, Phénoxyéthanols et Ethers de glycols dans les crèmes, shampoings, gels douche, dentifrices, lingettes,
  • Pthalates dans les vernis à ongles, parfums, crèmes et autres produits cosmétiques non naturels,
  • Resorcinol dans les Colorants capillaires,
  • retardateurs de flamme bromés dans les habits neufs et les jouets des bébés
  • Chrome dans le tannage du cuir ….
  • les couches des bébés contiendraient plus de 50 molécules chimiques
  • matelas des lits en polyuréthane

Voie respiratoire : Composés organiques volatiles : COV, benzène

  • insecticides et parfums d’intérieurs (à éviter),
  • peintures et vernis (choisir produit A+),
  • formol dans les moquettes,
  • produits d’entretien surtout si parfumés. (choisir des eco labels)

Effets des P.E. sur la santé en général, et la reproduction en particulier

L’effet estrogénique et (anti) androgénique, et l’infertilité

Les perturbateurs endocriniens sont reprotoxiques en perturbant l’axe gonadotrope et donc les ovaires et les testicules. C’est principalement leur effet estrogénique et (anti) androgénique qui modulerait la fertilité mais aussi la santé de notre descendance. Les pathologies environnementales sont transgénérationnelles.

Altération des fonctions de la reproduction

  • infertilité féminine : dysfonctionnement ovarien et malformation des organes
  • infertilité masculine : baisse de la qualité et de la quantité des spermatozoïdes.
  • endométriose
  • ovaires micro-polykystiques (OMPK)
  • puberté précoce
  • insuffisance ovarienne prématurée (altération de l’expression des gènes régulateur de l’ovaire )
  • fausses couches à répétition

Malformations des organes reproducteurs surtout chez le garçon

  • cryptorchidie (absence d’un ou de deux testicules dans le scrotum) chez le jeune garçon
  • micropénis de plus en plus fréquent dans les zones agricoles (pesticides)
  • hypospadias (malformation du pénis : anomalie de la disposition du méat urétral). Une étude réalisée en 2015 par le CHU de Montpellier ¹ confirme le rôle joué de l’exposition professionnelle et environnementale dans l’hypospadias non génétique. L’exposition du fœtus a des PE.. autour de la fenêtre de différenciation génitale multiplie par 3 le risque d’hypospadias.
Au final : Démasculinisation des petits garçons avec risque l’altération du sperme à l’âge adulte et donc d’infertilité masculine, et effet type distilbène (retiré du marché) avec petit utérus hypoplasique chez les petites filles.

Troubles endocriniens du métabolisme

  • les troubles thyroïdiens
  • les maladies métaboliques : diabète de type 2 et obésité

Développement des cancers hormonaux-dépendants

Au-delà des questions de fertilité, les perturbateurs endocrinien sont mis en cause de manière certaine dans la flambée des cancers hormonaux-dépendants dans le monde.

  • cancer du sein et de l’utérus chez la femme
  • cancer des testicules et de la prostate chez l’homme
  • la thyroïde

Des troubles du développement du système nerveux

  • l’autisme
  • les troubles de l’attention et agressivité. L’exposition professionnelle aux solvants des mères pendant la grossesse était associé à un comportement non optimal de l’enfant à l’age de 2 ans, avec plus de trouble de l’attention et d’agressivité. (Résultats de l’étude PELAGIE)
  • l’hyperactivité et troubles de l’attention chez l’enfant : pathologie en nette augmentation (les colorants alimentaires ) … Donner des bonbons très colorés est donc une mauvaise habitude …
  • troubles du sommeil et de l’humeur

Des maladies et des troubles en augmentation perpétuelle

Toutes ces maladies sont en hausses depuis 50 ans …. Nous sommes malgré nous quotidiennement exposés à ces perturbateurs endocriniens : ils sont invisibles et donc nous ne faisons pas attention. Les pathologies environnementales sont silencieuses. On retrouve les perturbateurs endocriniens partout dans l’alimentation, les cosmétiques, l’air, l’eau… En ayant conscience de l’existence des perturbateurs endocriniens, nous pouvons limiter notre exposition au quotidien.

L’INSERM, les perturbateurs endocriniens, la fertilité et la grossesse

L’INSERM a publié l’étude de Garlantézex et al, (2009) ² concernent l‘exposition professionnelle pendant la grossesse. L’étude montre une relation dose-dépendante entre la fréquence de l’exposition au début de la grossesse et l’apparition de malformations majeures. Les métiers “à risques” concernaient les secteurs de la santé (infirmière, aides soignante et laborantin), de l’entretien (femme de ménage) et de la coiffure et de l’esthétique.

Comment se protéger des perturbateurs endocriniens pour optimiser ses chances de tomber enceinte ?

Les preuves s’accumulent et pour la 1ère fois les autorités médicales lancent un appel sur l’impact des produits chimiques et autres perturbateurs endocriniens sur la fertilité et ce dès la période de pré-conception : la FIGO (fédération internationales de gynéco-obstétrique) en octobre 2015 émet une série de recommandations.

Les recommandations internationales de la FIGO (octobre 2015)

Fruits et légumes frais et sans pesticides : les fruits et légumes bio auraient plus de minéraux , de carotènes et vitamines Cet E et moins de pesticides et cadmium . British Journal of Nutrition (2014), 112, 794–811-
Privilégier les céréales complètes riches en vitamines B, oligoéléments et en fibres
Éviter les fast food et aliments transformés : apprendre à lire les étiquettes : Les additifs sont précédés de la lettre E suivi d’un numéro (E121) … Plus il y en a, moins c’est recommandable !
Limiter les graisses animales
Les graisses animales sont riches en acides gras saturés. Les dioxines présents dans l’environnement vont s’accumuler tout au long de la chaîne alimentaire et principalement dans les graisses animales
Limiter les poissons gras ! Méthyl-mercure, dioxine et PCB (1 à 2 fois par mois). Les poissons prédateurs sauvages sont des poissons dit ‘gras’ sont à éviter pendant la grossesse : Thon, Espadon, Saumon, Lotte, Loup (Bar) , Flétant, Dorade, Raie, …
Eau de boisson : robinet, filtrée ou minérales (mais emballage plastique) : à voir selon les régions. La mairie met à disposition du consommateur la qualité de l’eau du robinet selon leur résidu en PCB, plomb, médicaments, pesticides… (Plus de détails sur le site du Gouvernement)

Notre liste de recommandations en préconception pour tous les polluants

Néfastes à la fertilité, les perturbateurs endocriniens ne sont malheureusement pas les seuls polluants à éviter pour augmenter vos chances de grossesse. Perturbateurs endocriniens, polluants environnementaux et autres ondes électromagnétiques, voici nos recommandations pour lutter contre l’infertilité :

La priorité !

Arrêt tabac, cannabis et alcool : mesure essentielle !

L’alimentation

  • Manger « Bio » ou à défaut bien rincer les fruits et légumes (bicarbonate ou vinaigre)
  • Ne pas consommer ou faire réchauffer des aliments dans leur emballages plastiques ou boissons chaudes dans les gobelets plastiques. Éviter les canettes
  • Attention aux graisses animales contenant de nombreux polluants liposolubles (dioxines)
  • Éviter les poissons de rivière et limiter les poissons gras de la mer

L’environnement

  • Aérer régulièrement l’intérieur des habitations
  • Préférer produits entretien avec éco label
  • Éviter l’usage d’insecticides, de parfum d’intérieur ou produits en spray
  • Éviter de repeindre votre intérieur avec des peintures riches en COV
  • Utiliser des produits cosmétiques sans parabène, sans phtalate et phénoxyéthanol
  • Pas de coloration capillaire surtout pendant la grossesse

Les ondes électromagnétiques

Limiter l’exposition aux ondes électromagnétiques (impact en cours d’évaluation, niveau de preuves encore insuffisant même si probable). A savoir que le seuil de sensibilité n’est pas le même pour tout le monde. Éviter par exemple de mettre son téléphone portable dans la poche (près des ovaires et des testicules).

Les polluants sont omniprésents, la liste ne cesse d’augmenter. Il est possible de limiter leur exposition. En vous informant, le Guide de l’Infertilité vous invite à mettre en place ces recommandations afin de vous protéger au mieux, dans l’état actuel des connaissances, sans cesse en évolution.

Valérie Grumelin Halimi Psychothérapeute comportementaliste à Paris
Autrice de la Méthode Gynéco-Psy et de la Technique O.R.I.U.S.

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